BILLY CRAIN: Hard Places (2016)

Titles:

1. Holy Wrath
2. Hard Places
3. Cold Feet
4. Dying Breed
5. Amazing Wife
6. Goodnight Jimmy
7. Buzzards
8. John Wayne Heart
9. Traveling Light
10. Sleep
11. Papillion
12. Last Man Standing

Guitariste aussi virtuose qu’inspiré, compositeur de grand talent, Billy Crain est aussi un homme de cœur. Ainsi, l’intégralité des recettes tirées de la vente de son dernier disque sera reversée à l’association Papillion qui s’occupe des enfants issus de milieux difficiles et retirés de la cellule familiale pour diverses raisons (maltraitance, dépendance à la drogue ou à l’alcool dès la naissance à cause de l’addiction d’un des deux parents, abandon, etc…). Les Américains disent « children from hard places », d’où le nom de l’album. Billy ne touchera pas un seul centime sur cette opération, preuve indéniable de sa grande générosité. Il faut d’ailleurs souligner qu’en plus de leurs deux enfants, sa femme et lui en ont adopté deux autres par le biais de cette association. Bravo ! Destinée à faire le bien humainement, cette galette le fait aussi musicalement car elle contient sa part de belles chansons. « Holy Wrath » s’ouvre sur une intro impressionnante : un bruit de tonnerre, des nappes de synthé et une envolée de guitare qui rappelle que Billy est un sacré instrumentiste. Le morceau se teinte ensuite de colorations pop avec un solo à la tierce et un excellent final de guitare. Le style british pop plane sur «  Hard place » qui sonne un peu comme Queen avec une six-cordes superbe sur la fin. Á noter également, « Dying breed » (avec un refrain mélodique et un très bon solo) et « Goodnight Jimmy » (un titre lent et beau, encore sous influence pop). « Amazing wife » commence avec des consonances celtiques puis évolue en morceau « Americana-pop ». « Buzzards » semble évoquer les Cars ou Sniff And The Tears et Billy lâche un solo « killer » à la fin. La guitare fait de nouveau mal sur le techno-pop « Sleep » dont le refrain bien construit est légèrement plombé par les arrangements. Passons sur trois morceaux qui ne déclenchent pas d’étincelle : « Cold feet », « Traveling light » (et son gimmick oriental) et « Last man standing » qui ne vaut surtout que par son solo de gratte. Par contre, il faut signaler deux chansons splendides qui valent à elles seules l’achat de l’album. D’abord, le très beau titre « John Wayne’s heart » qui débute sur un tempo médium puis s’accélère pour un solo d’anthologie alliant feeling et maîtrise technique. Ensuite, le superbe « Papillion » avec son break à la tierce et la guitare étincelante de Billy qui fait des merveilles. Voici donc un disque brillant, dominé par des influences pop, qui réchauffe le cœur et qui met une fois de plus en évidence l’immense talent de Billy Crain en tant que guitariste et compositeur. Les amateurs de rock sudiste resteront cependant sur leur faim. D’ailleurs, il semble raisonnable de penser que Billy ne renouera pas de sitôt avec ce genre musical. Tant pis ! Après tout, cela ne l’a pas empêché de sortir un très bel album. En plus, c’est pour la bonne cause ! Keep on playin’, Billy !

Olivier Aubry

Billy Crain ne chôme pas : Hard Places est son cinquième album depuis 2010 !

Et comme d’habitude, il joue de tous les instruments, et travaille en famille, c’est sa fille qui a conçu la jolie pochette et son épouse cosigne un morceau. A noter que les bénéfices de cet album qui parle des enfants issus de situations difficiles seront reversés au Papillon Center For FASD.

Je dois avouer que, souvent, je suis assez inquiet quand je sais qu’un seul musicien joue de tous les instruments sur un album. Pourtant ici cette appréhension n’est pas de mise tant la musique est excellente, avec des morceaux punchy et sudistes comme « Hard Places » ou « Dying Breed ». L’album est une belle réussite nettement supérieur au précédent (Family Matters) car plus varié, avec des atmosphères bien sudistes, des solos costauds (« John Wayne Heart », « Sleep ») mais aussi de jolis moments aux claviers.

Vous l’avez compris cet album, malgré les sujets plutôt difficiles qui y sont traités, est agréable, très riche musicalement, on ne regrette pas que Billy soit autant prolixe si c’est pour nous proposer de tels morceaux.

Michel Bertelle